Accueil > UMIH > La chronique de la semaine > Chronique de la semaine 43 : La traditionnelle brioche de Pâques du Vieux-Nice : lou chaudèu (“l’échaudé”) !

Chronique de la semaine 43 : La traditionnelle brioche de Pâques du Vieux-Nice : lou chaudèu (“l’échaudé”) !

La traditionnelle brioche de Pâques du Vieux-Nice : lou chaudèu (“l’échaudé”)

 

Chaque région de France possède ses propres traditions culinaires pour célébrer Pâques, et Nice ne fait pas exception. Dans les ruelles ensoleillées du Vieux-Nice, les vitrines des boulangeries se parent à cette époque de l’année d’une gourmandise emblématique : lou chaudèu, ou l’échaudé, une brioche parfumée à la fleur d’oranger, souvent façonnée en couronne, garnie d’œufs durs colorés et parfois décorée de croisillons de pâte.

 

Ce dessert pascal niçois, à la fois rustique et raffiné, porte en lui toute l’âme des traditions populaires. Il puise ses origines au Moyen Âge, époque où l’on préparait une simple pâte à pain à laquelle on ajoutait de l’eau chaude pour en faciliter la levée — une technique qui a donné son nom à l’échaudé, du verbe “échauder”. Peu à peu, la recette s’est enrichie, suivant l’évolution des goûts et l’arrivée de nouveaux ingrédients dans les foyers : un peu de sucre, des œufs, du beurre, une touche d’arôme… et surtout cette incontournable eau de fleur d’oranger, si typique de la cuisine méditerranéenne.

 

Une brioche pas comme les autres

 

Autrefois, on dégustait le lou chaudèu à la sortie de la messe de Pâques. C’était un moment de joie partagé en famille après les privations du Carême. La brioche, moelleuse et dorée, trônait sur la table en symbole de renouveau, de fertilité et de vie nouvelle. Les œufs durs, teints aux couleurs vives, représentaient chacun un membre de la famille. C’était aussi une manière ingénieuse d’utiliser les œufs accumulés durant les semaines de jeûne : ne pouvant être consommés pendant le Carême, ils étaient mis de côté et conservés jusqu’à la fête de Pâques.

 

Au fil des siècles, cette pâtisserie s’est transformée en une véritable spécialité niçoise, empreinte de symbolisme et d’histoire. Plus qu’un simple dessert, elle est le reflet d’un art de vivre méridional où l’on accorde de l’importance aux saisons, aux fêtes, et à la transmission des savoir-faire.

Une tradition encore vivante

 

Aujourd’hui, si lou chaudèu a peu à peu disparu des grandes surfaces et des vitrines standardisées, il continue de vivre dans certaines boulangeries artisanales du Vieux-Nice. Des boulangers passionnés perpétuent le geste, utilisant des recettes familiales ou des versions inspirées des archives locales. Chaque brioche a son identité, son parfum, sa forme propre, selon le maître artisan qui la façonne.

 

C’est aussi une tradition qui revient petit à petit dans les foyers, grâce à l’engouement croissant pour les recettes de terroir, les produits faits maison, et les célébrations gourmandes à partager. Alors pourquoi ne pas faire revivre chez vous ce trésor du patrimoine niçois ?

 

La recette traditionnelle du lou chaudèu

 

 

Voici une version simple et fidèle de cette brioche de Pâques, parfaite pour un moment de partage en famille.

 

Ingrédients :

 

  • 500 g de farine
  • 100 g de sucre
  • 2 œufs
  • 20 cl de lait tiède
  • 1 sachet de levure de boulanger sèche (ou 20 g de levure fraîche)
  • 100 g de beurre mou
  • 2 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger
  • 1 pincée de sel
  • 4 à 6 œufs durs (non écalés, à colorer selon la tradition)
  • Un peu de lait ou un jaune d’œuf pour la dorure

 

 

Préparation :

 

  1. Activer la levure : dans un bol, diluez la levure dans un peu de lait tiède avec une cuillère à café de sucre. Laissez reposer 10 à 15 minutes pour qu’elle s’active.
  2. Préparer la pâte : dans un grand saladier ou le bol d’un robot, mélangez la farine, le sucre et le sel. Ajoutez ensuite les œufs, le reste du lait tiède, l’eau de fleur d’oranger et la levure activée. Pétrissez jusqu’à obtenir une pâte homogène.
  3. Incorporez le beurre mou en morceaux. Continuez de pétrir pendant environ 10 à 15 minutes, jusqu’à ce que la pâte soit lisse, souple et légèrement élastique.
  4. Laissez lever : couvrez la pâte d’un linge propre ou d’un film, et laissez-la reposer dans un endroit chaud pendant 1h30 à 2h, jusqu’à ce qu’elle ait doublé de volume.
  5. Façonnage : dégazez la pâte, puis formez une couronne sur une plaque recouverte de papier cuisson. Enfoncez les œufs durs (préalablement colorés si vous le souhaitez) dans la pâte. Vous pouvez également réaliser quelques croisillons décoratifs avec un peu de pâte réservée.
  6. Deuxième levée : laissez lever encore 30 à 45 minutes.
  7. Cuisson : badigeonnez la brioche avec du lait ou un jaune d’œuf, puis enfournez à 180°C (th.6) pendant environ 25 à 30 minutes, jusqu’à ce qu’elle soit bien dorée.

 

 

Laissez tiédir, décorez si vous le souhaitez avec un ruban ou du sucre perlé, et savourez !

 

Un moment de tradition et de douceur

 

Préparer lou chaudèu chez soi, c’est renouer avec un pan précieux du patrimoine niçois. C’est offrir à ses proches une gourmandise porteuse de sens, de mémoire et de chaleur humaine. À l’heure où l’on redécouvre le plaisir des choses simples, cette brioche pascale nous rappelle qu’un dessert peut être bien plus qu’un met sucré : un véritable témoignage d’une culture vivante, transmise de génération en génération.

 

Et vous, cette année, oserez-vous faire revivre cette tradition dans votre cuisine ?
Bonne semaine à vous,
Emilie

Nous écrire
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires
112
Bureaux en France
200000
Adhérents
1er
Syndicat Patronal du Secteur CHRD
85%
Des Entreprises Syndiquées Indépendantes du Secteur CHRD